Analyse internationale des débats
La Commission des débats des chefs a mené de vastes consultations après les élections de 2021, s'entretenant avec des organisateurs de débats d'ci et d'ailleurs dans le monde afin de déterminer les meilleures pratiques pour des débats efficaces et informatifs.
De nombreux thèmes identiques ont émergé lors de nos consultations internationales et nationales, révélant un large consensus parmi les organisateurs de débats en Australie, en France, en Allemagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada.
Vous trouverez ci-dessous un résumé de l'analyse des parties prenantes.
Les résultats de ces recherches font écho aux principes énoncés dans le rapport final de la Commission sur l'expérience des élections fédérales de 2021.
Les nouvelles perspectives des experts reflètent un environnement démocratique en évolution et fournissent des connaissances utiles sur les moyens d'améliorer les futurs débats des chefs au Canada.
Quel est le consensus concernant le format des débats?
- Le format du débat doit être simple et facile à suivre, l'accent étant mis sur le contenu, c'est-à-dire les thèmes, les questions et les réponses des chefs.
- La structure du débat ne doit pas être compliquée.
- Il y a un fort consensus sur le fait qu'un seul modérateur est préférable. Les parties prenantes ont noté que la préférence à l'égard d'un modérateur est une tendance qui se dessine au fil du temps chez les organisateurs de débats.
- Un débat doit être modéré par un journaliste d'expérience.
- Un modérateur peut de manière plus efficace et plus facile gérer le temps, contrôler la discussion, susciter des échanges signifiants, et assurer le suivi des questions qui sont posées.
- Un modérateur peut de manière plus efficace et plus facile affirmer son autorité et donner un ton approprié et cohérent au débat.
- Une approche cohérente de la modération d'un débat, c'est-à-dire celle d'un arbitre ou d'un chef d'orchestre, est considérée comme le meilleur moyen de servir le public et les chefs, car tous savent qui dirige le débat.
- Le format du débat doit orienter les chefs et le public à la maison. Par conséquent, le modérateur doit faire une introduction claire au début pour expliquer le déroulement du débat, puis répéter les explications pour le public et les chefs au cours du débat.
- Les thèmes peuvent varier en nombre et en longueur, la flexibilité étant généralement de mise.
- Il est important de consacrer du temps aux principaux thèmes et questions. Le modérateur doit avoir la possibilité de permettre aux chefs de débattre et de consacrer plus de temps à un thème ou à une question qui s'avère particulièrement prenante.
- Il est préférable de laisser un débat suivre un flux naturel plutôt que d'organiser des confrontations structurées et prédéterminées entre les chefs.
- Le modérateur devrait envisager de poser la même question à chaque chef au début de chaque thème, puis de prévoir un temps de réfutation, suivi d'un débat ouvert.
- Le fait de poser moins de questions dans le cadre d'un débat est considéré comme plus efficace et plus informatif, car cela permet aux chefs de disposer de plus de temps et donne l'occasion d'une discussion plus approfondie sur les questions politiques et les programmes des partis.
- Le modérateur devrait envisager de permettre des moments qui mettent en lumière le caractère des chefs.
- Il est préférable d'assurer une équité dans le temps de parole plutôt qu'une stricte application du principe d'égalité, en faisant confiance au modérateur pour faire respecter le temps imparti.
- L'absence d'horloge sur scène est jugée préférable, et il convient de faire confiance au modérateur pour faire respecter le temps imparti, bien que les parties prenantes indiquent l'affichage du temps cumulé sur les écrans pour chaque candidat est considéré comme acceptable.
- Il n'y a pas eu de consensus clair sur la déclaration/question d'ouverture et le mot de la fin. Certaines parties prenantes les préfèrent, d'autres non, mais ils sont inclus dans les débats, parfois avec de légères variations. Dans l'ensemble, la déclaration/question d'ouverture doit être considérée comme essentielle, mais il faut faire preuve de souplesse en ce qui concerne le mot de la fin.
- Plusieurs parties prenantes considèrent qu'il est intéressant de poser des questions en rafale à la fin d'un débat.
Quel est le consensus concernant le rôle du modérateur?
- Le choix du modérateur est essentiel à la réussite d'un débat.
- Les parties prenantes s'accordent à dire que, comme l'arbitre d'un match de hockey, le public ne doit pas se souvenir de l'identité du modérateur d'un débat.
- Le rôle du modérateur doit être celui d'un facilitateur afin de servir les électeurs.
- Le modérateur doit avoir de la prestance, de l'autorité et doit agir en tant que gardien de la confiance du public.
- Le modérateur doit faciliter la discussion entreles chefs et les encourager à débattre entre eux.
- Le temps de réfutation doit être largement laissé à la discrétion des chefs eux-mêmes, bien qu'une certaine réfutation de la part du modérateur pour clarifier les positions des chefs soit considérée comme acceptable.
- Le modérateur doit offrir un débat politique éclairant en faisant ressortir les différences entre les positions politiques et entre les programmes politiques.
- Le modérateur doit donner le ton au débat en créant un environnement qui permet aux chefs de débattre entre eux et où les différences entre leurs positions politiques peuvent être éclairées et précisées pour le public.
Quel est le consensus concernant les questions?
- La formulation des questions est considérée comme la clé d'un débat réussi.
- Les questions doivent être bien formulées. Elles doivent inviter les chefs à s'engager sur des positions politiques. Elles doivent également susciter un débat et des échanges significatifs entre les chefs.
- Les questions doivent être ouvertes, mais suffisamment précises pour que les chefs soient tenus de répondre à ce que le modérateur leur demande.
- Il convient d'examiner la possibilité de formuler les questions de manière à tirer le maximum des réponses.
- Les questions doivent être formulées de manière à ne pas favoriser un chef par rapport à un autre.
- Les formulations critiques devraient être autorisées mais les questions tendancieuses/chargées de sens doivent être évitées.
- Il convient d'envisager de contextualiser les questions dans le cadre d'un enjeux ou d'une perspective plus large afin d'aider l'auditoire à comprendre.
- La longueur des réponses doit permettre de comprendre les positions politiques.
- Les thèmes et les questions ne doivent pas être négociés avec les partis politiques.
Quel est le consensus concernant la production d'un débat?
- Le décor doit être simple, intime et dépourvu de tout artifice afin de maintenir l'attention sur les chefs et sur le contenu du débat.
- Les chefs doivent être proches les uns des autres, en demi-cercle, pour permettre un contact visuel soutenu entre le modérateur et chacun des chefs sur la scène.
- Il est essentiel que le modérateur ait un contact visuel fort avec chaque chef afin de faciliter la discussion, de permettre le contrôle du débat, et d'imposer une discipline.
- La construction de la scène est importante. Le modérateur doit pouvoir intervenir par son regard et son langage corporel, et ne pas se trouver dans une position qui l'empêche d'établir un contact avec les chefs.
- Le modérateur doit se trouver à proximité des chefs, de sorte que sa présence physique soit non seulement vue, mais également ressentie par les chefs, ce qui lui permet de faire un simple geste ou de lever la main pour contrôler la discussion.
- S'il y a un public, les chefs doivent être face au public.